[55] été 2025
Les mots qu’il reste
[55] pages 5-9
Dans ces pages, neuf auteur·e·s, réunis par le collectif Bern ist überall, réagissent, avec ironie, poésie, colère, inquiétude… au bannissement imposé par Donald Trump et ses complices à des centaines de mots, parfois tout à fait communs. Ces interdictions les touchent particulièrement parce que les mots sont leur matériau, pensez-vous peut-être. Mais les mots sont les matériaux de chacun·e. Ce qui se passe aux États-Unis doit nous interroger sur notre façon de nommer les choses, et plus encore les personnes. Que voulons-nous dire? Comment rendre compte de la complexité du monde? Ce ne sont pas que des questions étatsuniennes. Ce ne sont pas que des questions d’écrivain·e·s.
Dans ces pages, neuf auteur·e·s, réunis par le collectif Bern ist überall, réagissent, avec ironie, poésie, colère, inquiétude… au bannissement imposé par Donald Trump et ses complices à des centaines de mots, parfois tout à fait communs. Ces interdictions les touchent particulièrement parce que les mots sont leur matériau, pensez-vous peut-être. Mais les mots sont les matériaux de chacun·e. Ce qui se passe aux États-Unis doit nous interroger sur notre façon de nommer les choses, et plus encore les personnes. Que voulons-nous dire? Comment rendre compte de la complexité du monde? Ce ne sont pas que des questions étatsuniennes. Ce ne sont pas que des questions d’écrivain·e·s.
Une bataille de mots
[55] pages 10-11
Réinterprétations, censure, affrontements à coup de répliques percutantes et d’injures, stratégies algorithmiques agressives sur les réseaux de communication pour diffuser les «vérités alternatives». L’époque est tumultueuse. Aux États-Unis, cela a commencé bien avant Donald Trump, qui est autant un phénomène produit par notre époque qu’il ne participe à son chaos, réduisant le langage à des valeurs binaires dans lesquelles il tente de faire entrer le réel.
Réinterprétations, censure, affrontements à coup de répliques percutantes et d’injures, stratégies algorithmiques agressives sur les réseaux de communication pour diffuser les «vérités alternatives». L’époque est tumultueuse. Aux États-Unis, cela a commencé bien avant Donald Trump, qui est autant un phénomène produit par notre époque qu’il ne participe à son chaos, réduisant le langage à des valeurs binaires dans lesquelles il tente de faire entrer le réel.
Kevine et Fortune sur le terrain
[55] pages 14-17
En avril à Nyon, le festival Visions du réel projetait en première mondiale Kevine et Fortune, premier long métrage de Sarah Imsand. Les deux protagonistes du film, Kevine Ossol et Fortune Mbitounou, des footballeuses camerounaises, étaient présentes et répondaient avec un humour tranquille aux questions du public. Ce documentaire est un complément inédit à une recherche du programme «r4d» mené par le Fonds national suisse de la recherche scientifique et la Direction du développement et de la coopération dans laquelle elles ont été impliquées. Fruit d’une coopération entre des chercheuses en sciences humaines en Suisse et en Afrique, Kick it Like a Girl («Joue-là comme une fille») a étudié la manière dont les jeunes femmes prennent leur place dans l’espace public africain par le biais du football. Dans ces pages, la réalisatrice, et aussi Tatiana Fouda, une des chercheuses camerounaises, et Dominique Malatesta, professeure honoraire de la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne (HETSL), requérante principale de la recherche, font part de leur expérience.
En avril à Nyon, le festival Visions du réel projetait en première mondiale Kevine et Fortune, premier long métrage de Sarah Imsand. Les deux protagonistes du film, Kevine Ossol et Fortune Mbitounou, des footballeuses camerounaises, étaient présentes et répondaient avec un humour tranquille aux questions du public. Ce documentaire est un complément inédit à une recherche du programme «r4d» mené par le Fonds national suisse de la recherche scientifique et la Direction du développement et de la coopération dans laquelle elles ont été impliquées. Fruit d’une coopération entre des chercheuses en sciences humaines en Suisse et en Afrique, Kick it Like a Girl («Joue-là comme une fille») a étudié la manière dont les jeunes femmes prennent leur place dans l’espace public africain par le biais du football. Dans ces pages, la réalisatrice, et aussi Tatiana Fouda, une des chercheuses camerounaises, et Dominique Malatesta, professeure honoraire de la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne (HETSL), requérante principale de la recherche, font part de leur expérience.
Le Tour de France en 78 tours
[55] pages 18-19
En 2025, le Tour de France parcourt 3320 kilomètres en 21 étapes disséminées à travers l’Hexagone. En 1933, il longeait frontières et côtes en 23 étapes pour 4395 kilomètres. Une archive sonore retrouvée rend compte de ces exploits d’antan.
En 2025, le Tour de France parcourt 3320 kilomètres en 21 étapes disséminées à travers l’Hexagone. En 1933, il longeait frontières et côtes en 23 étapes pour 4395 kilomètres. Une archive sonore retrouvée rend compte de ces exploits d’antan.
Les temps de l’intime
[55] pages 20-21
Ça commence mal. L’homme dont nous saurons bientôt qu’il est le maître d’œuvre d’IN TIME, un livre à la fois souple et volumineux, est à l’hôpital, assis face à deux personnes, ombres noires occupant l’espace. La page de droite est résolument noire. Sur la double page suivante, un ciel aux nuages noirs qui pèsent comme un couvercle. Franck Landron quittera-t-il le milieu hospitalier avec un état de santé point trop alarmiste? La vie est un voyage fragile.
Ça commence mal. L’homme dont nous saurons bientôt qu’il est le maître d’œuvre d’IN TIME, un livre à la fois souple et volumineux, est à l’hôpital, assis face à deux personnes, ombres noires occupant l’espace. La page de droite est résolument noire. Sur la double page suivante, un ciel aux nuages noirs qui pèsent comme un couvercle. Franck Landron quittera-t-il le milieu hospitalier avec un état de santé point trop alarmiste? La vie est un voyage fragile.
Alain Tanner en Chine
[55] page 22
En avril 2025, une délégation suisse était l’hôte d’honneur du XVe Festival international du film de Pékin. C’était l’occasion de présenter La Salamandre et Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 devant un public nombreux et exigeant. La Chine découvre enfin, bien après la Nouvelle Vague française, le «nouveau cinéma suisse».
En avril 2025, une délégation suisse était l’hôte d’honneur du XVe Festival international du film de Pékin. C’était l’occasion de présenter La Salamandre et Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 devant un public nombreux et exigeant. La Chine découvre enfin, bien après la Nouvelle Vague française, le «nouveau cinéma suisse».
L’aluminium au Plaza
Beau travail!
Beau travail!
[55] pages 23-27
La structure métallique du cinéma Le Plaza est un de ces lieux où l’histoire de l’architecture et l’histoire des techniques se rencontrent. À l’instar de certaines œuvres de Jean Prouvé, elle est l’incarnation d’une époque, les années 1950, de ses rêves et son enthousiasme pour le futur, de sa croyance dans le progrès. La salle est le résultat de la symbiose du travail entre l’architecte Marc J. Saugey et ses collaborateurs, l’ingénieur Pierre Froidevaux et l’entreprise chargée de la construction, Zwahlen & Mayr, dont le directeur technique est alors Maurice Cosandey. Tous partagent sans l’ombre d’une hésitation le désir de ne se donner aucune limite.
La structure métallique du cinéma Le Plaza est un de ces lieux où l’histoire de l’architecture et l’histoire des techniques se rencontrent. À l’instar de certaines œuvres de Jean Prouvé, elle est l’incarnation d’une époque, les années 1950, de ses rêves et son enthousiasme pour le futur, de sa croyance dans le progrès. La salle est le résultat de la symbiose du travail entre l’architecte Marc J. Saugey et ses collaborateurs, l’ingénieur Pierre Froidevaux et l’entreprise chargée de la construction, Zwahlen & Mayr, dont le directeur technique est alors Maurice Cosandey. Tous partagent sans l’ombre d’une hésitation le désir de ne se donner aucune limite.
La bascule
[55] page 33
Tu es avec ta cousine et son mari dans un supermarché de la ville, après les fêtes du Nouvel An tu es allé dans ton pays de là-bas pour voir ton oncle et ta tante, vous êtes en train de faire les courses pour eux, ils sont âgés et ils sortent peu de leur maison dans laquelle tu as beaucoup vécu jusqu’à tes quatorze ans.
Tu es avec ta cousine et son mari dans un supermarché de la ville, après les fêtes du Nouvel An tu es allé dans ton pays de là-bas pour voir ton oncle et ta tante, vous êtes en train de faire les courses pour eux, ils sont âgés et ils sortent peu de leur maison dans laquelle tu as beaucoup vécu jusqu’à tes quatorze ans.
Impressions, Saint-Luc
[55] pages 34-39
Il y a trente ans, Tony Morgan rapportait de ses séjours en Valais des séries d’impressions, de perceptions. À Genève, du 28 novembre au 12 décembre 1995, il en naissait treize grandes estampes, format paysage.
Il y a trente ans, Tony Morgan rapportait de ses séjours en Valais des séries d’impressions, de perceptions. À Genève, du 28 novembre au 12 décembre 1995, il en naissait treize grandes estampes, format paysage.
Jardins d’Iran
[55] pages 40-41
Azade Shahmiri propose ici un collage d’images et de textes provenant essentiellement d’internet avec lequel elle nous emmène, de figuier en mûriers, de bungalow en bassin, dans cet Iran réputé pour sa tradition des jardins. Elle nous fait aussi rencontrer, en quelques bribes d’histoires, celles et ceux qui y ont vécu, et parfois y sont morts. L’artiste a fabriqué cette mosaïque en préparant sa création pour le festival fribourgeois Belluard Bollwerk.
Azade Shahmiri propose ici un collage d’images et de textes provenant essentiellement d’internet avec lequel elle nous emmène, de figuier en mûriers, de bungalow en bassin, dans cet Iran réputé pour sa tradition des jardins. Elle nous fait aussi rencontrer, en quelques bribes d’histoires, celles et ceux qui y ont vécu, et parfois y sont morts. L’artiste a fabriqué cette mosaïque en préparant sa création pour le festival fribourgeois Belluard Bollwerk.
Gêne et confusion
[55] pages 42-43
Dans l’école d’art où j’enseigne, le langage inclusif est utilisé depuis quelques années. On a reçu plusieurs formations pour se familiariser avec les différentes possibilités d’exprimer cette inclusivité. Leur apprentissage exige une attention accrue et un exercice régulier. (…)
> Gêne et confusion (Éditions art&fiction)
Dans l’école d’art où j’enseigne, le langage inclusif est utilisé depuis quelques années. On a reçu plusieurs formations pour se familiariser avec les différentes possibilités d’exprimer cette inclusivité. Leur apprentissage exige une attention accrue et un exercice régulier. (…)
> Gêne et confusion (Éditions art&fiction)
Chronique
