[25] hiver 2017-2018
Les leçons d’écriture et d’humanité de Philippe Rahmy
[25] pages 3-4

«Écrivain par nécessité», tel se définit Philippe  Rahmy dans la notice qu’il donne à publier en tête du précédent numéro de La Couleur des jours. Nécessité à la fois évidente (la maladie «des os de verre» impose un travail qui ne soit pas physique) et mystérieuse (quelle «nécessité» objective pourrait-elle mener à l’écriture?). Écrivain, Philippe Rahmy l’aura été aussi pleinement qu’on peut l’être, et avec un talent qui le distingue, mais sans que la qualité d’écrivain, ni l’activité qu’elle suppose, ni la douleur qui fut son lot, lui aient jamais fait abdiquer son ancrage dans le réel ni encore moins son humanité. Il nous a quittés le 1er octobre dernier.
André Wyss
Kosovë is everywhere
[25] pages 6-15

En octobre 2017, Bern ist überall s’aventure sur les routes du Kosovo pour trois semaines d’une tournée de spoken word mêlant l’albanais au français et le serbo-croate au bärntütsch. Le collectif d’auteurs et de musiciens fondé en 2003 a longtemps joué avec les barrières linguistiques de la Suisse. Il décide cette fois d’élargir son terrain de jeu à la plus jeune république des Balkans, où la coexistence des langues et des communautés reste fragile. Un contexte stimulant pour le groupe qui, renforcé de poètes et musiciens locaux, part à la rencontre du public kosovar pour lui dire que toutes les langues se valent, et que s’il faut n’en parler qu’une alors que ce soit le «partout».
Laurence Boissier, Antoine Jaccoud
Humer la terre d’Islande
[25] pages 17-19

Je me méfiais de cette île froide et pluvieuse, aux noms imprononçables et aux volcans intempestifs. Il y avait bien Björk (Guðmundsdóttir), son minois étrange, ses chansons obsessionnelles et son côté extraterrestre. Et quelques Islandais croisés dans les chaudes terres de Thaïlande, que j’imaginais corsetés dans une gangue de glace et que je jaugeais de loin, de peur du froid. Mille ans ont passé… L’histoire politique et la littérature, singulières, de l’île ont fini par me rattraper.
Marguerite Contat, Jérôme Stettler
Suite botanique
[25] pages 20-21

Si délibérément érudites et si volontairement poétiques, les promenades de Chrystel Lebas à travers archives et paysages britanniques nous offrent une immersion dans des univers mystérieux et inquiétants.
Jean Perret
De poids ou de plumes, les collections font le musée
[25] pages 23-27

Le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) rouvre ses portes après une profonde restauration de la villa de Pury, qui accueillait depuis les années 60 un échantillon des collections. À une vision plutôt statique succède une exposition baptisée L’impermanence des choses qui interroge la nature-même de ces collections, parvenues au musée selon des circonstances très diverses, et sur lesquelles des regards fort différents peuvent être portés. L’occasion de découvrir deux d’entre elles, offertes par une femme et par un homme que nous avons rencontrés.
Élisabeth Chardon
Ondes de choc
[25] pages 30-31

Dès février 2018, la RTS diffusera une série de films inspirés par des faits divers qui ont marqué la Suisse romande. Les quatre cinéastes qui les ont réalisés nous expliquent pourquoi ils ont eu envie de se frotter à un des genres télévisuels les plus populaires. Avant sa présentation sur le petit écran, Ondes de choc fera événement, avec notamment une avant-première à la Cinémathèque suisse.
Lionel Baier, Jean-Stéphane Bron, Ursula Meier, Frédéric Mermoud
Entre Batoumi et Tbilissi, dans les interstices du territoire
[25] pages 33-42

À vol d’oiseau, 265 kilomètres seulement séparent Tbilissi, la capitale, de Batoumi, le principal port géorgien sur la mer Noire. Entre les deux villes, la chaîne du Petit Caucase dessine un arc de cercle qui couvre le sud du pays et ­culmine au mont Didi Abuli, un ancien volcan haut de 3300 mètres. Il y a là un ensemble contrasté de peuples et de langues: des Russes, des Grecs, des Allemands, des Meskhètes, des Arméniens et bien sûr des Géorgiens orthodoxes mais aussi catholiques, musulmans et juifs. Une belle diversité concentrée par l’histoire dans un espace très réduit et guère hospitalier.
Clément Girardot, Julien Pebrel
L’école numéro 124
[25] pages 42-43

Issani, banlieue de Tbilissi. L’école est à cinq minutes de chez moi, un grand bâtiment en forme de U aux murs d’abord gris, puis peints en bleu, puis en vert à la fin de ma scolarité. Il y a plus de mille élèves.
Nino Natchkebia
 
Chronique
Jean-Louis Boissier, Yann Courtiau
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